Distribution de masques à Carrières-sur-Seine : inquiet, le groupe Carrières Ensemble demande une plus grande transparence et une meilleure information de la population

Mercredi 13 mai, les habitants de Carrières-sur-Seine se sont vu remettre par la municipalité un masque de protection en tissu lavable, afin de faciliter la généralisation du port du masque dans les lieux publics et les transports en commun. Nous saluons cette démarche de prévention majeure dans laquelle la ville se doit d’être au rendez-vous, même si nous regrettons l’absence totale de concertation ou d’information envers les conseillers municipaux de l’opposition anciens ou nouveaux élus.

En effet, malgré nos propositions répétées d’aide à la gestion de cette crise, M. De Bourrousse, maire de Carrières-sur-Seine, ne distille aucune information aux représentants des citoyens de la commune depuis 2 mois.


Mais au-delà de cette gestion peu républicaine et démocratique, nous tenons à alerter la population sur la nature même des masques distribués, que nous estimons insuffisamment efficaces et inadaptés. En effet de nombreux points sont inquiétants :

  • Le matériau choisi, une maille tricot double couche, est étonnant. Avant même d’aborder les capacités réelles de filtration d’une maille tricotée, il faut penser aux aspects pratiques du masque : il se doit de pouvoir être porté plusieurs heures sans inconfort, sans avoir à être régulièrement manipulé. Ici, la double épaisseur de maille tricot, pour un usage en mai et juin, dans des transports en commun non climatisés, est saugrenu ;
  • L’étiquetage du masque revendique le respect de la norme USN1, qui n’existe pas (rappelant la réelle norme existante, UNS1) ;
  • L’étiquetage recommande, afin d’améliorer la protection, d’ajouter un filtre à café entre les deux couches du masque, ce qui est contre indiqué par les autorités sanitaires et l’AFNOR car à risque de toxicité ;
  • Le masque a reçu une validation de la DGA, mais un seul test a été réalisé, démontrant une capacité de filtration de 91% des particules de 3 gm ce qui est correct mais ne le place pas en tête des classements.
  • Mais surtout, la DGA dans son rapport spécifie que compte tenu du choix de matériau, le port du masque peut en modifier ses capacités de filtration de par l’élasticité de la maille. Il est également recommandé de réaliser des tests sur un masque porté 4h (test non réalisé). De même aucun test n’a été réalisé après lavage (et compte tenu de la maille tricot ce test aurait été tout indiqué). Ce test simple mais suffisant pour obtenir la validation de la DGA, ne vaut ni certification ni homologation !

Nous estimons que ces masques présentent trop d’incertitudes pour pouvoir être considérés comme suffisants pour protéger la population, tant que les résultats des tests complémentaires (après 4h de portage et après plusieurs lavages) ne seront pas connus.


Nous demandons donc à M. De Bourrousse, Maire de Carrières-sur-Seine, de mieux informer les habitants de la ville notamment sur les graves erreurs d’étiquetage (usage d’un filtre à café, norme erronée) et de leur préconiser d’utiliser un autre masque, dans l’attente des résultats des tests complémentaires, par principe de précaution. Les enjeux sont bien trop importants, le contexte est trop grave pour prendre le moindre risque.


Nous renouvelons auprès du maire de Carrières-sur-Seine notre proposition et volonté d’aider la ville dans le cadre de cette crise sanitaire. Un minimum de concertation avec certains membres de notre équipe, expérimentés et légitimes sur ces sujets, aurait probablement évité un achat précipité de masques en tricot, avec un niveau de tests insuffisant, une norme fantaisiste et des consignes d’utilisation douteuses. Cette concertation aurait été d’autant plus utile que la commande était passée auprès d’une toute petite entreprise économiquement très fragile, jusque-là spécialisée dans la confection de chaussettes.