Lundi 27 juin avait lieu le dernier conseil municipal.
Avant un prochain article complet de notre analyse financière du contexte de cette augmentation des tarifs municipaux, nous souhaitions rappeler ce qui s’est passé pendant ce conseil.
Sans surprise la délibération du conseil municipal du 27 juin a été votée par l’ensemble des élus de l’équipe majoritaire en place. Malgré les contestations des parents d’élèves et nos suggestions pour reporter le vote des tarifs du périscolaire au prochain conseil tout en votant les autres tarifs municipaux le 27 juin (conservatoire, école municipale des sports…), pour laisser un temps de concertation nécessaire.
Dans l’opposition, 2 abstentions (Agir pour Carrières) et 5 votes contre (Carrières ensemble). En complément des explications de Monsieur le Maire et de Monsieur Thiémonge (adjoint au finances), nous sommes intervenus pour apporter notre analyse du contexte financier, donner des ordres de grandeurs et partager certains constats sur la situation financière dorénavant délicate dans laquelle la ville se trouve. Un consensus existe sur la nécessité de maîtriser le coût pour la commune des services au public. Et donc une inévitable augmentation des tarifs (le Maire a même annoncé une fort probable augmentation de la taxe foncière).
Mais l’ampleur, la répartition, le rythme de mise en application, l’absence d’étude d’impacts et de propositions d’alternatives ne peut être imposé comme cela a été. Nous acceptons l’augmentation, mais pas la méthode et les proportions.
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La manifestation organisée par les 3 fédérations de parents d’élèves ( FCPE, PEEP et Trait d’Union), devant la salle des fêtes avant le conseil lundi 27 juin n’a pas fait fléchir Monsieur de Bourrousse, ni la pétition qui a réuni près de 900 signataires en quelques jours.
Ni nos demandes et suggestions faites lors du conseil que nous rappelons ici :
- Reporter le vote des tarifs à un prochain conseil et organiser dans l’intervalle un réel travail de concertation avec les parties prenantes en mettant toutes les informations sur la table
- les études d’impact
- les économies réalisées pour chaque décision
- des pistes pour aider tous les types de familles et de besoins à s’adapter
- que l’augmentation finale maximale ne soit pas déraisonnable
- que le rythme d’augmentation des tarifs soit soutenable
Nos propositions sont les suivantes:
- Affirmer que l’accès effectif au service pour ceux qui le souhaitent doit être le premier critère. Pour l’accès à un repas sain. Pour une offre de garde permettant au parent d’accéder à l’emploi. La tarification proposée doit être définie pour minimiser les effets d’éviction. Le système de tranches actuel peut être questionné (par exemple avec la mise en place d’un tarif social T0).
- Constatant l’absence d’anticipation, nous avons demandé une revoyure rapide (dès l’automne) pour constater si des familles ont dû renoncer au service, et envisager des dispositifs de soutien.
- Tirer pleinement profit du crédit d’impôt de 50%. S’appliquant aux enfants de moins de 6 ans, quelque soit le niveau d’imposition, ce financement représente un volume significatif. Nous l’estimons de l’ordre de 100 000€ à 150 000€ par an. Concrètement il s’agirait de mettre en place un vrai reçu fiscal, de le fournir systématiquement, et d’accompagner les familles pour que toutes y aient recours.
- Le conservatoire est réservé à ceux qui en ont les moyens. Pour inclure plus d’enfant avec un coût maîtrisé pour la ville: proposer un créneau chorale pour tous les enfants, y compris non musiciens à 100€.
Puis sur des aspects plus pratiques :
- Proposer l‘inscription du mercredi matin sans la pause déjeuner obligatoire pour avec sortie 12h-12h30
- Mettre en place des outils informatiques qui permettent de suivre la présence effective des enfants par horaire, pour faciliter les analyses, adapter le nombre d’animateurs, gérer les surfacturation nécessaire (si retard, inscription de dernière minute, etc…)
- Pour le multisports : pour permettre aux parents plus de souplesse, surtout s’ils ne peuvent plus inscrire leurs enfants le mercredi au périscolaire (27€ par jour vs 19€95) : proposer un tarif par trimestre, en plus du tarif annuel et ajouter plus de créneaux?
Concernant les repas, quelques économies sont possibles, en marge d’amélioration plus profondes:
- s’inscrire dans une réelle démarche écologique avec plus de repas équilibrés, savoureux et bas carbone végétariens. Plus d’info : comment faire de la restauration collective un amortisseur social et un accélérateur de la transition écologique ? (source Fondation pour la Nature et pour l’Homme)
- lancer une démarche à l’échelle de la ville de lutte contre gaspillage alimentaire dans les assiettes des enfants mais aussi au moment du service : les poubelles des cantines de la ville sont pleines de denrées non consommées et pourtant consommables comme des barquettes non ouvertes, de yaourts avec des DLC non dépassées, des melons non consommés…. Ce n’est plus acceptable. Il existe mille solutions pour prendre ce problème à bras le corps. Par exemple avec Too good to go.
Photos prises en mai 2022 dans les poubelles des écoles de Carrières-sur-Seine