Les communes peuvent faire le choix d’utiliser un outil nommé “Autorisation de programme”. Il permet de définir des opérations, de présenter, et suivre le budget global, dans un cadre pluriannuel. Tout en conservant un contrôle annuel, et de la souplesse pour amender.
Carrière-sur-Seine n’a pas fait ce choix. La contrepartie devrait être un effort accru de transparence. En effet, le budget voté ne porte que sur des lignes comptables (dits ‘Chapitres’) – et sur l’année à venir uniquement.
Soit 2 gros ‘chèques en blanc’ (5.7M€ et 4M€ en 2022 – un total de 16M€ en comptant le N-1) sans possibilité d’en préciser le contenu.
Les planches accompagnant le Budget illustrent les intentions, mais sans valeur contraignante. Les sommes peuvent donc être réaffectées sans préavis, ni information.
Dans ce cadre, aucun document officiel n’indique le coût à terminaison d’une opération, (incluant le “déjà dépensé”, et les dépenses à prévoir au-delà de 2022).
Depuis le début de notre mandat d’élus de l’opposition, nous ne cessons de faire des demandes légitimes et répétées de disposer d’information sur le budget global des projets, leur avancement, et toute précision nécessaire (évolution du besoin, aléas, etc..) pour comprendre les évolutions majeures.
Après 2 ans (en ne comptant que ce mandat…), nous avons enfin obtenu que la démarche soit initiée : un bilan a été présenté pour 3 projets terminés (Centre médical, Ecole Alouettes, Tennis & aménagements Amandiers) lors du Conseil municipal du 4 avril 2022.
L’intérêt principal de ces planches est de constater le coût global et le reste à charge pour la ville (après subventions).
Nous restons néanmoins sur notre faim, et continuerons à pousser pour plus de transparence sur :
Les autres projets actuellement hors radar.
Leur périmètre et l’étalement dans le temps rendent l’exercice plus complexe, mais aussi plus instructif.
Exemple 1 : Voirie rue de Bezons : des reports, des reports. Et les dépenses s’empilent ?
Vu au budget 2020 : 230 K€ ; 2021 : 630 K€ : 2022 : 750K€.
Faut-il tout additionner ? Non ; nous avons eu l’explication orale que des contraintes de chantier ont occasionné des reports.
C’est compréhensible sur le terrain, mais financièrement, comment suivre les dépenses ? Il n’y a aucune indication de ce poste dans le réalisé, les budgets annulés ou restant à réaliser.
Exemple 2 : le mic-mac des chiffres de la vidéoprotection
Une augmentation significative des dépenses de sécurité constitue un choix nouveau, et assumé, par la municipalité. Mais à quel coût pour la collectivité ?
Lors du dernier budget un “Reste à Réaliser” (de 2021 donc sur 2022) de 689 000 euros du projet vidéoprotection a été présenté de la façon suivante : « fin de phase 2, lancement phase 3 et études phase 4 ». Dans le Carrières Magazine de juillet 2021, il est pourtant écrit que la phase 2 s’est terminée en… 2020 ! Quant au lancement phase 3 et études phase 4 de ce reste à réaliser de 2021, ils ne sont pourtant suivis d’aucun budget présenté pour 2022 pour ces nouvelles phases. Sans compter les dépenses de fonctionnement induites.
Vous n’avez rien compris ? Normal, c’est incohérent !
D’après les déclarations en Conseil du 4 mars, une reprise en main est en cours. Aurons-nous une vision plus claire pour la commission Finances de juin ?…
Les évolutions entre la décision de lancer le projet et son coût final.
Exemple 1: la maison médicale
L’évolution, significative (+75%), provient probablement en bonne partie d’une somme de contraintes imprévues et de choix jugés pertinents. Mais ils n’ont pas été partagés ni justifiés.
Exemple 2: École Jacques Prévert / maternelle des Alouettes
Ce projet avait évolué dans sa définition, mais en avril 2021, soit 5 mois avant son ouverture, on peut attendre qu’il soit stabilisé, donc avec un coût à terminaison connu.
Un contretemps (demande tardive d’ajouter une évacuation incendie, pour 0.35M€) transparait dans une Décision, et a été précisé en commissions.
On est loin de comprendre le surcoût de 1.2M€ (uniquement sur 2021-2022) qui n’a été expliqué dans aucune communication.
Notre but en tant qu’élus de l’opposition :
- Exercer une vigilance – et pousser à communiquer – sur le coût et le contenu des investissements/aménagements.
Nous avons par exemple fait remarquer que ces dernières années les dépenses liées à la fourniture de parkings – qui pris individuellement peuvent se justifier – se maintenait au total à un niveau conséquent – avec au final un bénéfice/coût qui mérite débat.
- Pousser l’équipe majoritaire à mettre en place une méthode – même rustique – de gestion de projet.
Par comparaison avec ce que l’on peut connaitre en entreprise, 2 ans pour obtenir un bilan sur uniquement les 3 projets les moins complexes soulève des questions sur le manque de culture ‘Projet’.
- Si un jour des bilans périodiques nous offrent une vision dynamique des projets en cours…
Avoir la possibilité de participer au débat lorsque des choix impactant fortement la fonctionnalité ou le coût se présentent (ex. le +2M€ sur le centre médical, pour quelles fonctionnalités non-prévues initialement?).