Notre position sur la modification du PLU voté lors du Conseil Municipal du 12 avril
Comme exprimé lors de la commission urbanisme du 8 avril 2020
- nous approuvons les modifications permettant de créer le barreau routier de déviation entre la RD 321 et RD 311, qui permettra on l’espère de transformer le centre-ville en zone de circulation apaisée.
- nous comprenons les contraintes qui ont amené à urbaniser la zone du Printemps (création de logements avec la loi relative au Grand Paris et atteinte des 25% de logements sociaux à l’échelle de la ville d’ici 2025 loi SRU). Nous estimons que les compromis proposés sont globalement satisfaisants. Le registre d’enquête publique, le rapport et les conclusions du Commissaire enquêteur sont à jour sur le site de la Mairie
Néanmoins nous avons souligné lors du Conseil Municipal du 12 avril des points d’attention concernant les mobilités douces et la future révision du PLU.
En préambule, s’il faut le rappeler, nous devons tous engager une décarbonation de nos vies afin de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés en 2100.
La mise en place d’un système cohérent d’alternatives à la voiture en solo est dans les mains des élus. Le mandat en cours est déterminant à ce titre si on souhaite respecter les engagements des Accords de Paris (qui ne seront pas suffisants). Nous vous invitons à lire le guide pour une mobilité quotidienne bas Carbone réalisé par le Shift Project
Aussi, nous rejoignons le commissaire enquêteur, qui a mis l’accent sur les inquiétudes des habitants du quartier du Printemps autour de la circulation et la desserte des établissements scolaires. L’étude de circulation réalisée en janvier par le cabinet Dynalogic préconise une piste ralliant le Lycée, en lisière du secteur agricole : « Pour accéder plus confortablement à Carrières-sur-Seine et ses équipements (notamment le lycée Les Pierre Vives), et compenser la forte dépendance du projet à la voiture, due à sa localisation, Dynalogic (le cabinet) préconise une nouvelle piste modes actifs en lisière de secteur agricole ».
Monsieur Millot, premier adjoint au Maire, nous a confirmé que la réalisation de cette liaison est bien souhaitée par la municipalité mais elle ne sera pas disponible à l’arrivée des nouveaux habitants. En plus des contraintes importantes de maitrise foncière, il nous parait primordial de ne pas conditionner la réalisation de cette voie de circulation douce à la réalisation à d’hypothétiques aménagements futurs, mais de le traiter comme un projet indépendant.
Par ailleurs, dans le nouveau règlement du PLU, le choix a été fait de se caler sur les minimas recommandés par la région Ile de France concernant le stationnement vélo soit l’équivalent au sol d’1 place de stationnement vélo par foyer en immeuble ce qui n’encourage pas la pratique des mobilités douces. Surtout si on doit ajouter les véhicules familiaux qui permettent de remplacer une voiture (vélo cargo, remorques etc…). Nous espérons que dans les faits, pour le futur immeuble du Printemps, les habitants seront mieux pourvus.
La prochaine révision du PLU devra être ambitieuse, à la hauteur des enjeux qui nous attendent
Nous avons eu confirmation par Monsieur Millot qu’une révision significative du PLU va intervenir dans les prochains mois. Nous réitérons notre proposition de pouvoir contribuer aux travaux de préparation de cette révision, en amont de sa rédaction. Nous souhaitons qu’elle aboutisse à une version engageante qui permette :
1. D’instruire les demandes faites par les habitants
Nous attendons que soient instruites les demandes déposées par des habitants (notamment sur les hauteurs de constructions dans les quartiers pavillonnaires existants), et pour lesquelles M le Maire a répondu : « cette possibilité sera réexaminée dans le cadre de la prochaine évolution du PLU ».
2. D’être source de progrès pour la transition écologique et climatique
Plus fondamentalement cette révision se doit d’être source de progrès pour tous (humains et espèces végétales et animales), à la hauteur de l’urgence des transformations profondes nécessaires à la transition écologique pour présever la biodiversité et nos ressources et limiter le dérèglement climatique.
A titre d’illustration, concernant les constructions neuves, Carbone 4 a identifié les conditions pour atteindre la neutralité carbone définie dans la Stratégie Nationale Bas Carbone de l’Etat (cf. guide “Neutralité et logements”)
3. De missioner les aménageurs pour prendre en compte les critères de sorbiété à l’échelle des quartiers de la ville (et non uniquement des bâtiments)
Le PLU fixe, au travers du plan de zonage, l’affectation des sols à un ou plusieurs usages (logement, équipement publique, espace vert..). L’agencement de ces zones, et le tracé des voies de circulations, conditionnent sur le très long terme le ‘fonctionnement’ de la ville (déplacements, accès aux services, typologie des bâtiments).
La révision majeure à venir, si elle concerne comme on peut le croire une vaste partie de la ZAC, est un acte majeur. C’est une occasion rare de partir d’une feuille quasi blanche, sur une surface suffisamment grande pour agencer judicieusement les fonctions de la ville.
Il est donc essentiel que la ville missionne explicitement l’aménageur pour prendre en compte les critères de sobriété à l’échelle du quartier (voir de la ville), et non uniquement des bâtiments.
Il ne s’agit pas uniquement de prévoir ici un espace vert, là une piste cyclable, mais d’anticiper le fonctionnement global. On peut penser par exemple à :
- L’orientation bio-climatiques des constructions. Y parvenir à moindre coût (dans la pratique grâce à une façade au sud), dépend de l’orientation des parcelles, qui dépend de l’implantations du quartier (axe des rues en particulier).
- Une implantation des équipements publics permettant de maximiser l’usage des mobilités douce. Proximité bien sûr, mais aussi anticipation des trajets effectués. Concrètement ce peut être de positionner une école ou une crèche entre les logements et les points d’attraction (gare, passerelle Eole,..), afin de faciliter les déposes sans faire de longs ‘crochets’. En ce sens, nous réitérons notre inquiétude quant à la cession irrémédiable par la ville des terrains du ‘stade des terrasses’. Ce lieu est stratégiquement situé sur un lieu de passage à la fois vers la Gare et la Passerelle.
- Proposer, à l’échelle d’un ilot ou d’un quartier, des tiers-lieux permettant de mutualiser des ressources : salle commune pour offrir plus grand en minimisant la consommation d’espace ; équipements partagés à usage occasionnel (matériel de bricolage, de jardinage,..).
Il reviendra aux professionnels de l’aménagement de détailler les options, mais à la ville de fixer les ambitions. Il conviendra en parallèle de mettre le Règlement (qui fixe les exigences pour chaque construction) en cohérence avec les objectifs.
Le stationnement vélo sous-dimensionné évoqué plus haut est un exemple typique de correctif à apporter. De petites règles peu contraignantes peuvent apporter des bénéfices significatifs sur des sujets transverses comme la biodiversité. Par exemple une attention portée aux bordures et clôtures.
Il est trop tôt pour préjuger de l’ajout de nouvelles règles. Nous préconisons pour converger de s’enquérir auprès de communes précurseurs sur les thématiques environnementale, puis de prendre en compte leur retour d’expérience pour les retenir ou non pour Carrières.
Au-delà du PLU…
Enfin, nous profitons de ce texte pour rappeler que la municipalité a en tant que partenaire de l’aménageur ou donneur d’ordre a aussi une responsabilité dans les choix de construction et de déconstruction des bâtiments. La loi “Antigaspillage pour une économie circulaire” publiée en 2020 (voir notre article) pousse les collectivités locale à agir pour une commande publique circulaire et exemplaire.
Les enjeux du réchauffement climatique ne doivent en effet pas faire oublier ceux qui pèsent sur l’épuisement des ressources planétaires et des pollutions. Cela nous oblige aussi aujourd’hui à repenser la construction et la descontruction des bâtiments.
Les constructions et rénovations devront être à l’avenir éco-conçues, dans une logique d’économie circulaire. Des acteurs comme Réavie ou Upcylea ouvrent de nouvelles perspectives passionnantes, innovantes et tournées vers l’emploi local.